Des peines allant jusqu’à quinze ans de prison ont été prononcées, mardi 5 novembre à Lille, à l’encontre de dix-huit membres d’un réseau « tentaculaire » de passeurs dans la Manche, principalement irako-kurdes, décrits par le parquet comme des « marchands de morts ».
« Ce sont des marchands de morts », avait dit la procureure en décrivant les activités des membres du réseau. Soupçonnés d’avoir organisé plus de 10 000 traversées clandestines, selon les autorités britanniques, les passeurs entassaient les passagers dans des canots surchargés bien au-delà des contenances théoriques.
Chaque traversée rapportait autour de 100 000 euros.
Outre une peine de quinze ans de prison, le chef du réseau, un Irakien de 26 ans, se voit infliger une interdiction définitive du territoire français et 200 000 euros d’amende. Déjà condamné à deux reprises dans le passé, il avait été évacué de la salle d’audience après avoir menacé les interprètes. Les dix-sept autres prévenus sont condamnés à des peines de prison et des amendes plus légères. Tous sont également interdits de séjour.
Photo aérienne, prise le 16 septembre 2023 depuis un avion de police appartenant à la Police Aux Frontières (PAF) française, montre des migrants à bord d’un canot utilisé pour le trafic illicite alors qu’ils tentent de traverser la Manche vers la Grande-Bretagne depuis une plage à Le Touquet, au nord de la France. AFP – SAMEER AL-DOUMY
Lors de l’enquête menée par les agences Europol et Eurojust, du matériel avait été saisi en France, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni : des centaines de gilets de sauvetage, canots pneumatiques et moteurs de bateaux… Ce qui avait justifié le terme de « réseau tentaculaire ». D’autres membres de ce même réseau doivent être jugés en Belgique l’an prochain.