Noblesse Dusabe
Sur son réseau social, le milliardaire pro-Trump Elon Musk s’en est pris nommément à plusieurs femmes travaillant pour l’administration américaine. Des attaques qui servent à la fois ses intérêts économiques et les objectifs politiques de Donald Trump.
“Emploi fictif”, “emploi fictif” et encore “emploi fictif”. Depuis une dizaine de jours, Elon Musk mène une croisade sur sa plateforme X contre d’illustres inconnues occupant au sein de l’administration américaine des postes qu’il juge superflus. Point commun entre ces personnes : toutes sont des femmes qui travaillent dans des organismes publics luttant contre le changement climatique ou qui pourraient avoir un impact négatif sur l’une des sociétés de l’homme le plus riche du monde.
Cette chasse aux sorcières d’Elon Musk, alias le “M. efficacité gouvernementale” du président élu Donald Trump, a poussé de nombreux fans de l’entrepreneur sur X à sortir leurs fourches numériques. Résultat : l’une des personnes visées a décidé d’effacer ses traces sur Internet pour échapper aux attaques, relate la chaîne américaine CNN dans un article publié mercredi 27 novembre.
“Semer la terreur”
Tout a commencé par une liste de quatre obscures fonctionnaires publiée il y a dix jours par le compte X anonyme Datahazard, qui milite “pour une meilleure efficacité gouvernementale”. Celui-ci suggérait que ces emplois fédéraux représentaient un gâchis d’argent des contribuables américains.
Un avis promptement repris par Elon Musk, qui a relayé cette liste nominative à ses quelque 206 millions d’abonnés. Le multimilliardaire a aussi ajouté sa touche personnelle à ces dénonciations. Concernant le poste de “conseillère chargée du climat” occupé par la nièce de la très influente politicienne démocrate Nancy Pelosi, il a ironisé : “Peut-être que ses conseils sont vraiment très bons” – remarque suivie de trois émojis hilares.
Une autre femme, “directrice de la diversification climatique” au sein d’une administration financière publique, a eu droit à un cinglant “Tant d’emplois fictifs” de la part d’Elon Musk. C’est elle qui, harassée par les hordes de fans d’Elon Musk, a choisi de se retirer de tous les réseaux sociaux.
Le Wall Street Journal, premier média à s’être intéressé à ces attaques nominatives sur X, précise que cette personne occupait un “poste très technique” après avoir passé des années en Afrique à chercher des solutions innovantes pour financer des projets qui aident les populations locales.
“Ce procédé vise à semer la terreur et faire peur aux employés fédéraux au point qu’ils préfèrent se taire [face aux priorités affichées par le président élu Donald Trump, NDLR]”, regrette Everett Kelley, président de la Fédération américaine des employés gouvernementaux, interrogé par le Wall Street Journal. CNN a eu écho de fonctionnaires qui ont préféré démissionner plutôt que de se retrouver dans le collimateur d’Elon Musk et de son futur “département de l’efficacité gouvernementale”.
Elon Musk, un habitué du fait
Donald Trump a, en effet, choisi Elon Musk pour codiriger son “Department of Government Efficiency” (Doge), censé dégraisser drastiquement la machine administrative américaine. En ce sens, l’initiative du multimilliardaire pourrait être une manière de couper dans les effectifs sans en avoir l’air en poussant les cibles de ses dénonciations nominatives à démissionner. “Brutale manière d’apprendre que son travail n’est plus d’actualité”, s’est ainsi amusé sur X l’un des e-groupies d’Elon Musk.
“Cette violence managériale et politique ne serait pas possible sans les réseaux sociaux, car la manière de procéder d’Elon Musk, qui consiste à relayer une liste créée par un autre internaute, lui permet toujours de s’abriter derrière des justifications comme ‘C’était juste pour rire’ ou ‘Je ne fais qu’exercer ma liberté d’expression'”, souligne Sverre Spoelstra, spécialiste de management d’entreprise à l’École de commerce de Copenhague.
Cette chasse aux sorcières n’est pas seulement une manière pour Elon Musk d’endosser dès maintenant son costume de “M. efficacité”. “Je ne suis pas surpris par ces attaques car elles sont conformes à un certain mode opératoire d’Elon Musk”, affirme Peter Bloom, chercheur en management à l’université d’Essex qui a travaillé sur le “capitalisme autoritaire”.
Le PDG de Tesla n’en est pas à sa première vendetta très personnelle sur X. Il a commencé à utiliser le réseau social pour jeter des individus en pâture à sa communauté bien avant de jouer un rôle plus politique aux côtés de Donald Trump. En 2022, peu après avoir racheté Twitter, il s’en était pris à Yoel Roth, un ancien employé de la plateforme qui venait de partir. ll l’avait accusé, à tort, de “militer pour que les mineurs puissent avoir accès à des sites pour adultes”. Face au déluge d’insultes et de menaces qui avaient suivi, Yoel Roth avait temporairement dû déménager, note le Wall Street Journal.
Même mésaventure pour Mary Cummings, une spécialiste des questions d’ingénierie à l’université Duke en Caroline du Nord, qui avait eu le malheur de critiquer Tesla. Après avoir été mise en cause sur Twitter par Elon Musk, elle avait reçu “un torrent d’injures et de menaces de mort” qui l’avaient, elle aussi, contrainte à déménager temporairement, souligne CNN.
“Cette façon très agressive et macho de concevoir les rapports de force n’est pas propre à Elon Musk dans le monde de la Silicon Valley”, souligne Alison Winch, chercheuse à Goldsmiths, University of London, qui a coécrit un livre sur les nouveaux “patriarches” du capitalisme digital.
Se débarrasser des obstacles
Pour elle, Elon Musk ne fait qu’exposer au grand jour la manière dont une partie de ces PDG de la tech “détiennent un contrôle absolu sur leurs entreprises où s’exerce un pouvoir très vertical”. En haut de l’échelle, une petite chefferie qui n’a pas ou peu de comptes à rendre et, en dessous, une armée de salariés facilement remplaçables.
Ainsi, Elon Musk n’essaie pas d’intimider n’importe qui sur X. Il s’en prend “à des individus qui pourraient représenter des obstacles à ses intérêts économiques et au contrôle que Donald Trump peut avoir sur l’appareil d’État”, ajoute Peter Bloom. C’est évident dans le cas de Mary Cummings et Tesla. Toutes les fonctionnaires listées par Datahazard ont en commun de s’occuper de questions climatiques. Là encore, un sujet sensible, à la fois pour Tesla et pour Donald Trump.
Des réglementations supplémentaires en matière environnementale pourraient faire obstacle au développement de son activité automobile particulièrement énergivore. S’en prendre à ces personnes “revient à affaiblir ces institutions pour avoir un accès moins contrôlé aux contrats publics et ressources étatiques”, explique Alison Winch.
Toute personne qui travaille sur les questions environnementales pour l’administration peut aussi être soupçonnée de ne pas être loyale à Donald Trump, qui n’a jamais caché le peu de cas qu’il faisait de ces sujets. Il a d’ailleurs souvent évoqué son désir de supprimer l’Agence de protection de l’environnement (EPA).
Justifier son rôle et trouver des boucs émissaires
Pour le patron de X, ces attaques doivent aussi légitimer son nouveau rôle politique. Avec Elon Musk aux côtés de Donald Trump, les Américains pourraient avoir “l’impression qu’une oligarchie est en train de se mettre en place, constituée d’individus qui n’apportent rien d’autre que leur richesse”, note Peter Bloom. Pour cet expert, la dernière croisade “muskienne” a vocation à présenter Elon Musk comme “une personnalité disruptive qui apporte, en dehors de Washington, des solutions innovantes pour régler un problème perçu comme réel aussi bien par des gens de gauche que par les pro-Trump : l’inefficacité administrative”, explique Peter Bloom.
Au passage, il offre à la vindicte populaire de nouveaux boucs émissaires. “Il y a une frustration au sein de la population face aux inégalités grandissantes. D’habitude, cette colère est plutôt dirigée contre les très riches – comme Elon Musk. Mais ce dernier soutient, avec ces attaques, que les privilégiées du système sont en réalité ces femmes qui obtiennent des postes non pas en raison de leur compétence mais de leur genre”, décrypte Peter Bloom.
Loin d’être anecdotiques, ces attaques personnelles servent donc de multiples buts pour Elon Musk. Selon Sverre Spoelstra, “on pourrait croire qu’en incitant ses abonnés à s’en prendre à d’autres internautes, Elon Musk verrait sa légitimité de leader amoindrie. Au contraire : en raison de l’incroyable polarisation de la société américaine, cela ne fait que renforcer cette fracture qui, in fine, sert les intérêts politiques d’Elon Musk”, conclut Sverre Spoelstra.
France24
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