RETOUR AU POUVOIR PAR LE CRIME, UN MODUS OPERANDI DE JOSEPH KABILA

Maître Valentin Akayezu

Kabila Joseph Hyppolite Kabange, le criminel évincé du pouvoir indirectement par la pression exercée contre lui par la rue, veut forcer le retour par les armes, un désir qui s’inscrit dans une longue et complexe saga politique qui a marqué la République Démocratique du Congo (RDC) au cours des dernières décennies. Ce retour aux sources de la violence et de la militarisation de la politique congolaise semble être, pour Kabila, une réponse désespérée face à un rejet populaire grandissant qui a culminé lors de son départ du pouvoir en 2019.

Kabila Joseph, ce Rwandais adopté par Laurent Désiré Kabila suite à la mort de Kabange, père biologique de Kabila, et qui était un proche de LDK pendant la guérilla des années 1970 au Zaïre, a été initié à l’art militaire à l’EGENA (École de Gendarmerie Nationale) situé dans l’ancienne préfecture de Ruhengeli du Rwanda. Cette formation a été une étape cruciale dans la préparation de son enrôlement dans les rangs des rebelles de l’AFDL, un mouvement créé par Kigali et Kampala, qui a déclenché la guerre de 1996 contre la République du Zaïre.

L’ascension de Kabila Joseph à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo, suite à l’assassinat de son père adoptif, LDK, a été marquée par un mélange d’opportunisme et de manipulation politique. Pendant plus de 15 ans, il a exercé le pouvoir avec une main de fer, laissant derrière lui un héritage lourd de conséquences, tant pour le pays que pour ses citoyens.

1) Un président criminel : Le rapport Mapping Report, qui documente des violations massives des droits de l’homme, a cité Kabila Joseph parmi les responsables. Selon ce rapport, il est accusé de crimes de guerre et de génocide, se posant ainsi en figure centrale des atrocités commises contre des millions de Congolais et des réfugiés Hutus Rwandais. Le poids de ces accusations pèse sur son héritage et laisse présager une éventuelle confrontation avec la justice internationale.

2) Un dictateur qui a muselé l’exercice libre des libertés publiques : Les organisations internationales ont largement documenté les massacres de journalistes et d’opposants politiques sous son régime.

Voir ce lien: https://www.radiookapi.net/…/rdc-8-journalistes…

Certains se souviennent de l’incident survenu lors du sommet de la Francophonie à Kinshasa. Kabila en profil d’un tortionnaire, ses pratiques le plaçaient loin des idéaux de démocratie qui constituent la philosophie politique et organisationnelle de l’OIF. Lors de ce grand rendez-vous, il est apparu clairement que les relations de Kabila avec François Hollande s’étaient fortement refroidies. Le fait marquant lors de cet événement était que “pas de question d’un tête-à-tête” entre les deux chefs d’État. L’hôte, qui se sentait humilié, et Hollande, qui ne voulait pas s’approcher d’un dictateur aux mains sales.

Alors que son mandat touchait à sa fin, c’est la rue qui a exigé son départ, illustrant le fossé grandissant entre le peuple et son dirigeant. En tentant de désigner un dauphin, Mr Ramazani Shadhar, qui manquait de légitimité, Kabila a échoué dans ses manœuvres, cherchant alors à établir un pacte secret avec Félix Tshisekedi pour assurer une transition qui lui permettrait de garder un certain contrôle sur le paysage politique, tout en cultivant des relations ambivalentes entre le peuple et le nouveau pouvoir et même les partenaires internationaux du pays. C’est dans cette optique que Kabila s’était fait une promesse devant ses pairs lors du sommet des chefs d’État de la SADC à Windoeck/Namibie en 2017 quand il leur disait: “je ne suis pas ici pour un adieu mais simplement vour dire qu’on se reverra bientôt”.

Les résistances populaires, notamment à travers le mouvement Lucha, ont été déterminantes pour contrer ses ambitions, faisant de la rue un acteur incontournable dans le processus de changement politique.

3) Dégradation des relations diplomatiques et internationales : Les relations de Kabila avec l’Occident ont été marquées par des tensions croissantes, son isolement et son repli sur lui-même aggravant la situation. Avant son départ, la fermeture de la Maison Schengen à Kinshasa et l’absence de dialogue avec les capitales européennes témoignent d’une diplomatie à la dérive, où le Congo est devenu un acteur marginal sur la scène internationale.

4) Un pays infiltré par le Rwanda dans tous les sphères de la vie politique, administrative et sécuritaire de la RDC : L’influence rwandaise s’est intensifiée sous son mandat, exacerbant les craintes d’une perte de souveraineté et alimentant les tensions ethniques et politiques internes.

5) La corruption, le détournement de fonds publics et la pauvreté extrêmement généralisée : La gouvernance de Kabila Joseph a été marquée par des malversations économiques sans précédent, le plaçant parmi les plus riches de la région alors que le peuple congolais s’enfonçait dans la misère. Le documentaire de la BBC centre sur Kabila Joseph pour révèler l’ampleur de cette corruption, qui a gangrené l’économie nationale et exacerbé les inégalités sociales.

Ce même documentaire de BBC intitulé “des millions manquants” illustre l’ampleur inimaginable des détournements de fonds publics congolais orchestrés sous la supervision de Kabila Joseph

6) Kabila Joseph, un détenteur d’un statut d’ancien Chef d’État inutile : Contrairement à d’autres anciens dirigeants qui s’engagent dans des initiatives constructives, Kabila semble se cacher, laissant planer le doute sur ses intentions réelles. Son installation à Goma, fief des RDF de Kagame, ajoute une couche de mystère à ses ambitions, suggérant un plan soigneusement orchestré pour revenir au pouvoir à tout prix.

En somme, Kabila Joseph incarne l’archétype du leader autoritaire dont le règne a laissé des cicatrices profondes dans le tissu social et politique de la RDC. Sa volonté de retour par les armes ne fait qu’ajouter une nouvelle dimension à une tragédie déjà bien entamée, et pose la question cruciale : le Congo peut-il réellement se libérer de l’ombre de Kabila et de son héritage tumultueux ?

26 thoughts on “RETOUR AU POUVOIR PAR LE CRIME, UN MODUS OPERANDI DE JOSEPH KABILA

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