Yannick Izabayo
Immigration, droits des personnes transgenres, environnement, commerce international, Ukraine… Dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a annoncé une série de mesures, dont certaines peuvent être mises en œuvre via des décrets présidentiels.
Donald Trump reprend le Bureau ovale de la Maison Blanche, lundi 20 janvier, pour un second mandat susceptible de marquer une rupture encore plus nette que le précédent (de 2017 à 2021). Il entend perdre dès son retour une série de mesures sur l’immigration, les droits des personnes transgenres, le climat ou le commerce international par le biais de décrets présidentiels. Des décisions radicales qui mettront rapidement à l’épreuve sa capacité d’action institutionnelle. Tour d’horizon de promesses parfois floues, mais toujours spectaculaires.
“Le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine”
“Dès que j’aurai prêté serment, je lancerai le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine”, a assuré le républicain pendant sa campagne. Le président élu veut aussi, dès le premier jour de son mandat, mettre fin au droit du sol, qu’il juge “ridicule”. Selon le Wall Street Journal, Donald Trump va notamment déclarer, le 20 janvier après la cérémonie d’investiture, l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique.
Selon les estimations, environ 11 millions de personnes résident clandestinement aux États-Unis. Le président peut prendre certaines décisions par simple décret : les experts s’attendent à ce qu’il supprime une application utilisée par les demandeurs d’asile ou mettent fin à un programme spécifiquement conçu pour les migrants en provenance d’Haïti, de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela.
Mais le pouvoir du président a des limites. Le droit du sol est, par exemple, garanti par la Constitution, et tout programme d’expulsions pourrait buter sur des recours en justice.
Une guerre commerciale ?
“Le 20 janvier, pour l’un de mes nombreux premiers décrets, je signerai tous les documents nécessaires pour imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25 % sur tous les produits entrant aux États-Unis”, avait annoncé fin novembre Donald Trump. Il espérait ainsi imposer une mesure de rétorsion contre l’entrée de drogues et de migrants clandestins sur le territoire états-unien.
Cette menace de guerre commerciale avec les pays voisins, auxquels Washington est lié par un accord de libre-échange, est-elle réaliste ou s’agit-il d’un coup de bluff avant de négocier, à l’instar des provocations à répétition sur une annexion du Canada ? Le président élu a aussi menacé le grand rival chinois d’une hausse des taxes douanières de 10 %, venant s’ajouter à celles, sur certains produits, déjà imposées lors de son premier mandat.
Des grâces présidentielles ?
Par ailleurs, il envisage de gracier des condamnés. Le 6 janvier 2021, une foule de partisans de Donald Trump a pris d’assaut le Capitole pour empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, et près de 1 270 personnes ont été condamnées. Il répète depuis longtemps qu’il pourrait décider d’en gracier et, dimanche en meeting, Donald Trump a assuré à ses partisans qu’ils seraient “très heureux” de la décision qu’il prendra en la matière lundi.
Un soutien sans faille à Israël
Avant l’accord entre Israël et le Hamas annoncé le 15 janvier, le président élu avait dit que le mouvement islamiste palestinien vivrait un “enfer” s’il ne libérait pas les otages détenus à Gaza. Il a aussi promis un soutien sans faille à Israël dans un conflit qui dure depuis 15 mois. Mais il n’a pas précisé ce qu’il entendait exactement par là.
Donald Trump veut aussi mettre fin à la guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022 par l’invasion russe, selon un calendrier qui fluctue. Après avoir parlé de faire cesser les hostilités en 24 heures, il a évoqué plus récemment un horizon de six mois.
Un climatosceptique qui veut doper les énergies fossiles
“Drill baby, drill” : le slogan pro-forage pétrolier a été répété à l’envi par Donald Trump, un climatosceptique qui veut doper l’extraction d’énergies fossiles dès le 20 janvier. Il a par exemple assuré qu’il annulerait “immédiatement” une récente décision de Joe Biden consistant à interdire très largement l’exploitation d’hydrocarbures en mer. Pas sûr qu’il puisse le faire sans passer par le Congrès.
Le républicain a également exprimé sa forte opposition aux véhicules électriques, malgré son alliance avec Elon Musk, patron de Tesla.
Enfin, le président élu a promis de mettre un terme “d’un simple trait de plume” dès son premier jour de mandat “au délire transgenre”, en excluant notamment les transgenres de l’armée et des écoles. Il a répété dimanche vouloir mettre fin aux “idéologies, woke, de la gauche radicale”.
Avec AFP